Bonsoir !
Vous l’avez peut-être remarqué, mais dans un des précédents épisodes de FLCL/Alternative, nous avons pris le temps de traduire un poème. Ce poème, de Tōson Shimazaki, peut avoir l’air assez complexe à première vue, et nous avions décidé, lors de sa traduction, de l’expliquer à part, que ce soit sa signification, ou les raisons pour lesquelles nous avons choisi certaines adaptations plutôt que d’autres.
Avant tout, je rappelle que nous ne sommes pas des traducteurs professionnels. La traduction de la poésie est une activité particulièrement complexe, demandant une très bonne compréhension à la fois de la langue originelle, une bonne compréhension du poème, et d’avoir étudié son auteur et ses raisons pour l’écrire. Ce n’est pas quelque chose que nous savons faire. Nous avons fait de notre mieux, mais même à 4, ce n’est pas « parfait ».
Nous avons utilisé différentes versions anglaises du poème, ainsi que la version japonaise, pour le peu que nous y comprenions quelque chose, et une explication du poème en japonais, sur laquelle j’ai accès notre propre compréhension.
Démarrons par l’auteur. Tōson Shimazaki (島崎 藤村) est le nom d’auteur de Shimazaki Haruki, auteur, romancier, essayiste japonais et, ce qui nous intéresse aujourd’hui, né en 1872 et mort en 1943. Là où il est assez aisé de trouver des informations sur sa vie d’écrivain, sa vie de poète est un peu moins facile à trouver, ces poèmes n’étant pas forcément aussi populaires que ses livres dans le reste du monde, il semblerait.
Je pourrais faire une longue explication de sa vie, de son œuvre, et de son influence dans la littérature japonaise, mais… ce n’est pas spécialement le sujet d’aujourd’hui. Rien que de trouver dans quel recueil se trouvait le poème « First Love » (Hatsukoi, 初恋) fut complexe… Mais apparemment, c’est dans « Wakanashû » (jeune plant) qui, selon le « Shimazaki Tōson’s Four Collections of Poems » de James R. Morita, démarre par six poèmes ayant des noms de femmes en titre, et impliquant de nombreux types de personnalités de femmes et de situations dans lesquelles elles pourchassent l’amour face à des conditions complexes… Donc l’amour semblait être un sujet important dans les poèmes de Shimazaki Tôson.
Passons au poème que nous allons analyser vers par vers :
« Lorsque, avec tes cheveux attachés pour la première fois »
Durant l’ère Meiji (1868-1912), une jeune femme s’attachait les cheveux lors de sa rentrée dans l’adolescence, lorsqu’elle avait 12 ou 13 ans, indiquant qu’elle n’était plus une enfant, mais une femme.
« Avec un peigne fleuri »
Ici, le peigne est utilisé comme décoration, accroché aux cheveux. L’image de la fleur est accès explicite, comparant l’enfant qui devient femme à une fleur qui éclot, qui revient aussi dans la « fille de fleur ». Nous avons décidé de garder le terme fleur, qui se répété dans le poème original, bien que l’envie fut forte de remplacer par « nymphe ».
« Tu sortis ta main blanche »
Pour cette phrase, il faut définir l’image de la beauté féminine au Japon durant cette époque, et l’idée de la Yamato Nadeshiko, le concept de femme parfaite au Japon, belle et timide, à la peau d’un blanc pur et très chaste. Le simple fait d’avoir la main dénudée, ici, indique un érotisme latent.
« Ce fruit d’automne, ce fruit carmin »
Le carmin fait référence à la couleur des feuilles d’automne. Pour la pomme, l’homme la personnifie, étant romantique envers la pomme comme si c’était la fille elle-même (oui, ce passage est complexe à comprendre, c’est ce que dit l’analyse sur laquelle je suis tombé en tout cas).
« Lorsque j’inspirais indiscrètement »
« Indiscrètement » ne doit pas être compris comme quelque chose fait sans tact, mais comme fait de manière inconsciente, sans y faire attention. De plus, le fait qu’il puisse sentir sa fragrance indique qu’ils sont proches l’un de l’autre.
« Mon calice d’amour »
En japonais, le terme est plus proche de « coupe », mais nous avons décidé de le traduire par calice pour le symbolisme. En effet, la coupe fait référence à une coupe de saké, le personnage s’enivrant de ses propres sentiments comme s’il était ivre. Et, à titre personnel, cela fait aussi appel aux paroles d’Initial B.B., je trouve ça amusant (non, ce n’est pas moi qui ai choisi ce terme, mais bien Afaren, et lui sans aucune référence).
« Le chemin discret »
En japonais, le terme est un peu plus explicite, indiquant un chemin étroit créé naturellement, que garçons et filles prenaient pour toujours se retrouver sous le même arbre, un endroit caché qui n’était qu’à eux.
« Que tu es adorable de me demander, qui le premier fit ce sentier »
Nous avons réussi à rendre ce passage assez explicite, la jeune femme demandant au jeune homme qui fit le chemin, là où le jeune homme sait qu’il est fait naturellement, mais trouve le fait de poser la question adorable.
Fini ? Fini. Fiou, ce n’était pas simple. Bon, la prochaine fois, c’est Afen qui fait l’analyse d’un truc, pas moi.
Sources :
–PoemCulture (japonais)
-Page wikipédia de Tôson Shimazaki (français et anglais)
–Version anglaise du poème
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